Les frères mennonites: quelles sont leurs croyances essentielles
Notre Église fait partie de l’Association des Églises des frères mennonites du Québec et de la Conférence canadienne des Églises des frères mennonites.
L’ Église des frères mennonites est à la fois une Église chrétienne, protestante, anabaptiste et évangélique.
Une Église chrétienne
L’Église des frères mennonites appartient à la grande famille du christianisme historique et apostolique qui trouve sa source dans la vie, les paroles et les enseignements de Jésus-Christ. Elle se réclame des grands articles de foi suivants :
La Bible est la Parole de Dieu dans des paroles humaines. Elle rapporte la révélation de Dieu dans l’histoire humaine, son plan rédempteur ainsi que sa volonté pour l’être humain.
Dieu est le Créateur, le Seigneur et le Sauveur de l’humanité. Il est un être personnel avec qui l’on peut entrer en relation. Il existe de toute éternité en tant que Père, Fils et Saint-Esprit.
L’être humain a été créé à l’image de Dieu, mais malheureusement, il s’est détourné de son Créateur et a choisi de vivre dans l’ignorance de Dieu et de ses voies.
Jésus-Christ est le Fils de Dieu, venu dans le monde pour révéler Dieu et sauver l’humanité. Il est mort et ressuscité pour nous réconcilier avec Dieu, pour nous accorder le pardon des péchés, la paix avec Dieu et la vie éternelle.
L’Esprit de Dieu nous soutient et nous accompagne dans notre vie de foi. Il nous guide vers l’Évangile, éclaire notre lecture biblique, nous transforme à l’image de Christ et nous forme pour le service chrétien.
L’Église a été instituée par Jésus-Christ. Elle a pour mission de louer Dieu, de célébrer les rites chrétiens, de former les croyants et de communiquer au monde la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Le Royaume de Dieu est l’espérance de la foi. Au moment voulu par Dieu, Jésus-Christ reviendra pour exercer la justice et pour établir définitivement son Royaume.
Une Église protestante
Dans la foulée de la Réforme protestante, l’Église des frères mennonites adhère aux cinq principes suivants :
Christ seul : Jésus-Christ est l’unique Seigneur et Sauveur, le seul intermédiaire entre Dieu et les hommes. À son sacrifice accomplit une fois pour toute, rien ne s’ajoute et rien ne se retranche.
L’Écriture seule : la Bible est notre seule source d’autorité en matière de foi et de pratique. C’est celle-ci qui nous dit comment nous devons vivre devant Dieu. Tout doit donc être évalué à la lumière des Écritures. Elle prime sur toutes autorités humaines et ecclésiastiques.
La grâce seule : le salut est entièrement le résultat de la grâce de Dieu sans aucun mérite de la part de l’être humain. Le salut ne se gagne pas, il se reçoit en tant que don de Dieu. Dieu pardonne aux êtres humains, non sur la base de leur mérite personnel, mais sur la base de l’œuvre de Jésus-Christ à la croix.
La foi seule : la grâce de Dieu est accessible à l’être humain sur la seule base de sa foi en Christ sans le concours des œuvres, celles-ci étant non pas le moyen de salut mais sa résultante. Par ses bonnes œuvres, le croyant remercie Dieu pour le salut gratuit qu’il reçoit.
À Dieu seul la gloire : puisque le salut est entièrement dû à la grâce de Dieu, lui seul mérite louange et adoration. En dehors de Dieu, rien n’est sacré, divin ou absolu.
Une Église anabaptiste
Les frères mennonites ont aussi des caractéristiques qui, à travers l’histoire, les ont distingués des autres confessions chrétiennes :
Le baptême sur confession de foi : l’ordonnance du baptême n’est pratiquée que pour ceux qui, librement et volontairement, font profession de foi en Jésus-Christ. Pour nous, il est plus logique et plus biblique que le baptême soit administré après l’acte de foi plutôt qu’avant. Le baptême constitue un symbole extérieur de notre conversion, le signe du salut reçu.
Une vie de disciple en réponse à la grâce de Dieu : la foi en Christ s’accompagne d’une transformation de vie et d’un engagement sérieux à vouloir respecter tous les commandements de Jésus. La foi a des conséquences pratiques, sociales et éthiques.
Une Église de professants : la foi implique une adhésion significative à la vie d’une Église locale, celle-ci étant le rassemblement de tous ceux qui professent librement Jésus-Christ par le baptême. L’Église est une communauté de croyants, c’est à dire un ensemble de personnes qui se réunissent volontairement autour d’une foi commune.
Un encadrement théologique et éthique : la santé spirituelle et le témoignage de l’Église dans le monde sont préservés par la promotion d’un cadre moral juste mais empreint de grâce, qui a pour but d’aider le croyant à demeurer fidèle à Dieu et en communion avec l’Église.
La fraternité et l’entraide communautaire : une véritable communauté chrétienne se soucie concrètement du bien-être de ses membres. L’Église est un lieu de fraternité, de compassion et de soutien pour ceux qui la composent. Ceux qui en font partie s’investissent dans la vie des autres.
La séparation de l’Église et de l’État : l’Église est libre et dissociée du pouvoir civil. Elle réclame la liberté de religion et la non ingérence de l’État dans les affaires religieuses. Ce qui n’empêche pas l’Église et l’État de se parler et de coopérer ensemble pour le bien-être de la société.
La recherche de la paix : la paix, l’amour et la justice dans les relations humaines sont au cœur de l’enseignement éthique de Jésus. L’Église s’engage à promouvoir et à soutenir la paix à tous les niveaux, malgré les exigences d’une telle approche. La recherche de la paix implique d’être capable de voir au delà du moment présent et de croire que le dernier mot revient à Dieu seul.
Une Église évangélique
Les frères mennonites sont aussi des Églises qui adoptent une théologie évangélique (par opposition à une théologie libérale). En tant qu’évangéliques (modérés plutôt que fondamentalistes) nous souscrivons aux traits caractéristiques suivants :
L’autorité de la Bible : la Bible fait autorité en matière de foi et de pratique religieuse. Elle est la Parole de Dieu et non pas qu’une parole sur Dieu. Nous la lisons dans son contexte pour ensuite l’actualiser dans notre contexte.
L’exclusivité de l’œuvre de Jésus-Christ : par sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ est celui qui vient nous réconcilier avec Dieu. Tout en étant respectueux des autres systèmes de croyances, nous voyons en Jésus-Christ le chemin, la vérité et la vie, celui qui nous conduit jusqu’à Dieu.
L’importance de la conversion : l’Évangile appelle l’être humain à se situer par rapport à Dieu. Chaque personne est invitée à répondre personnellement au pardon gratuit que Dieu lui offre en Jésus-Christ, dans la repentance et la foi. Cette réponse est une expérience fondamentale et transformatrice même si les itinéraires de conversion divergent d’une personne à l’autre.
L’engagement dans la mission chrétienne : le christianisme n’est pas seulement qu’une théorie sur la vie, mais un engagement pratique envers Dieu. Nous insistons sur l’importance d’annoncer en parole et en action la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ sans imposer toutefois, nos croyances à la société qui nous entoure. Nous respectons la personne humaine et le cheminement de chacun.
Stéphane Rhéaume, pasteur principal
Église chrétienne évangélique de St-Eustache
« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. » (1 Cor. 3. 11)