Les fêtes chrétiennes : pourquoi les célébrer ?
Notre Église souligne et célèbre plusieurs fêtes et événement. Voici les fêtes que nous célébrons, pourquoi nous les célébrons et comment nous abordons toute la question de la tradition de l’Église.
Quelles sont les fêtes que vous observez ?
En tant que chrétiens, nous avons un calendrier qui détermine les fêtes principales du christianisme. Lors de nos rassemblements, nous soulignons et célébrons les fêtes suivantes :
L’Action de Grâces : pour souligner la générosité de Dieu envers nous,
L’Avent : pour nous préparer à la fête de Noël,
Noël : pour souligner la naissance de Jésus, Sauveur du monde,
Vendredi Saint : pour souligner la mort et la crucifixion de Jésus,
Pâques : pour souligner la résurrection et la victoire de Jésus sur la mort,
L’Ascension et la Pentecôte : pour souligner l’effusion du Saint-Esprit, la naissance de l’Église et le début de l’activité missionnaire.
Pourquoi accordez-vous tant d’importance à ces fêtes ?
Si dans l’histoire de l’Église, on a tenu à respecter certains jours particuliers, c’est essentiellement pour trois raisons :
Pour rappeler les événements fondateurs du christianisme. En tant qu’Église, il est important de revenir régulièrement à l’essentiel de la foi, c’est à dire, la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Les fêtes chrétiennes nous permettent de rappeler ce qui constitue le cœur de nos croyances et de le souligner avec force et constance (1 Corinthiens 2. 1-5 ; 15. 1-4).
Pour souligner l’ancrage historique de la foi. La foi chrétienne n’est pas une fable, un mythe, une légende ou une fiction. Elle s’enracine dans des événements fondateurs qui se sont déroulés à un moment précis de notre histoire. Les fêtes chrétiennes nous permettent donc de situer notre foi dans l’espace-temps (Luc 4. 1-4).
Pour que la foi puisse se transmettre de génération en génération. Les fêtes chrétiennes servent d’outils pédagogiques pour transmettre la foi à ceux qui nous suivent. Ainsi le message chrétien peut se perpétuer pour les générations suivantes.
D’où vient le calendrier chrétien ?
Principalement de l’histoire de l’Église et de la tradition chrétienne.
Dans l’Ancien Testament, les Juifs célébraient certaines fêtes, leur année civile était marquée par des fêtes religieuses qui devenaient aussi des fêtes nationales (la fête de la Pâque et des pains sans levain, la fête de la Pentecôte, la fête des Tabernacles). Les juifs avaient à la fois un calendrier civil et religieux.
Après la mort et la résurrection de Jésus-Christ, les premiers chrétiens ont continué de célébrer les fêtes juives, mais à la lumière de l’œuvre de Jésus-Christ. Ils allaient au temple et dans les synagogues en plus d’avoir leurs propres rassemblements.
Au tout début, le christianisme était perçu comme une branche à l’intérieur du judaïsme. Mais éventuellement, l’Église chrétienne a pu développer sa propre identité en ajoutant certaines fêtes représentant sa foi distincte.
L’expansion du christianisme au sein du monde gréco-romain a aussi largement contribué à l’ajout de certaines fêtes. À quelques occasions, l’Église a proposé des fêtes chrétiennes servant d’alternatives à des fêtes païennes (par exemple la fête de Noël avait pour but de remplacer la fête du solstice d’hiver). C’est ainsi qu’est apparu avec le temps, les décennies et les siècles, un calendrier chrétien.
Ce calendrier a beaucoup évolué durant les siècles et les deux millénaires de son histoire, mais la Réforme protestante l’a beaucoup simplifié pour ne retenir que les fêtes qui, selon les réformateurs, s’accordaient avec le témoignage des Écritures.
Quelle valeur accordez-vous à la tradition chrétienne ?
Dans leur désir de vouloir une Église pure et totalement fidèle à l’Évangile, les Églises évangéliques ont parfois écarté, un peu trop rapidement, des éléments de la tradition qui étaient pourtant recommandables (ex. l’usage d’une croix, la récitation du Notre Père, certaines fêtes religieuses). Dans un élan réactionnaire, elles se sont peut-être privées d’une certaine richesse spirituelle venue du passé. En ce qui nous concerne nous préconisons les attitudes suivantes :
Une tradition est avant tout un héritage, un ensemble d’éléments qui nous ont été transmis par ceux qui nous ont devancés. Une tradition nous permet d’être enraciné dans une histoire. La foi n’est pas quelque chose de nouveau, une innovation de l’ère moderne ou du 21e siècle.
Il nous appartient d’évaluer les traditions dont nous héritons. La tradition n’est pas un dépôt de vérité qui ne change jamais, mais un ensemble de paroles et de pratiques qui nous sont parvenues et que nous pouvons examiner à la lumière de notre foi et des Écritures.
Ce qu’il faut déplorer, ce n’est pas nécessairement le fait d’avoir des traditions, mais le « traditionalisme », le fait de rester figé dans des façons de faire alors qu’il n’y a plus lieu de les maintenir. De l’autre côté, le sens critique s’applique également envers toute nouveauté que l’on veut introduire dans l’Église. Il faut veiller à ne pas sombrer dans l’adoration de la modernité ou du post modernisme en rejetant tout d’un bloc ce qui vient du passé.
Il y a place dans l’Église pour des traditions tant et aussi longtemps que l’Écriture ne perd pas sa prééminence et son autorité. Les traditions, dont font partie les fêtes religieuses, peuvent aussi être au service du message chrétien et de la mission de l’Église.
Et les autres fêtes, qu’en faites-vous?
Nous n’éprouvons aucune difficulté à célébrer les fêtes non religieuses (exemple: le jour de l’an, le jour du souvenir, les fêtes nationales), dans la mesure où elles ne vont pas à l’encontre de notre foi. Ces fêtes font partie de notre société et de notre culture et elles ne sont pas mal en soi. Chacun peut y participer librement selon ses convictions personnelles.
Nous profitons aussi de certaines fêtes annuelles pour aborder certains sujets à la lumière de notre foi (exemple: le thème de l’amour pendant la St-Valentin, le thème du travail lors de la fête du travail). Nous prêtons également attention aux divers évènements de sensibilisation sociale que nous retrouvons dans la société (exemple: le jour de la Terre, la semaine de la Famille).
Quant aux fêtes familiales (exemple: anniversaire de naissance ou de mariage), nous y participons volontiers puisque se sont des événements nous permettant de souligner de manière additionnelle l’affection et l’amour que nous portons envers les nôtres. Ces fêtes nous permettent de pratiquer d’avantage le commandement biblique de l’amour du prochain.
Stéphane Rhéaume, pasteur principal
Église chrétienne évangélique de St-Eustache